Au tour de Biga Ranx d’être interviewé lors du festival Garorock et ce juste après son concert.
Quel est ton premier ressenti après nous avoir secoué comme il se doit ?
Biga Ranx : C’était vraiment un grand moment pour moi de voir le public aussi réceptif, c’est vraiment génial. Donc mon premier ressenti c’est de l’amour.
Tu as été découvert grâce au free-style avec Joseph Cotton; maintenant tu as ton label, Brigante Records, c’est important pour toi d’aider les futures générations ?
Biga Ranx : Bien sûr que ça l’est ! Le problème c’est qu’aujourd’hui je suis encore sous contrat avec un autre label, du coup je ne peux pas m’investir à 100% dans Brigante Records mais ce n’est qu’une question de temps avant que cela change.
Tu as été conduit très jeune dans le reggae et les sound system, cela te fait quoi de désormais pratiquer cet art devant des milliers de personnes : au Reggae Sun Ska, au Solidays et aujourd’hui au Garorock ?
Biga Ranx : C’est assez impressionnant parce qu’il y a encore très peu de temps, je faisais des concerts juste avec 2 platines et un petit sound system dans une ambiance très intimiste. Aujourd’hui je me retrouve à jouer sur des grandes scènes avec beaucoup d’équipements et des ingénieurs du son qui sont là pour m’accompagner : c’est vraiment un aboutissement. Après comme je le disais tout à l’heure, le reggae a été un tremplin pour moi.
Tu as l’air de plutôt bien t’entendre avec les vendeurs du shop Tealer ! On te voit souvent avec ton groupe porter leurs habits et tu as tourné l’un de tes clips là-bas. J’imagine que vous avez un peu plus qu’un seul point en commun…
L’herbe oui [rires]. Plus sérieusement c’est des amis de longue date, je les connaissais avant qu’ils commencent à faire des tee-shirts et c’est donc tout naturellement que j’ai accepté de me faire sponsoriser. Je suis vraiment fier d’eux et du succès qu’ils ont pu avoir.
Je vois sur ton tee shirt un «Pocket Operator» de chez Teenager Engineering (marque d’instrument de musique électronique ndlr), tu en utilise pour faire tes instrumentales ?
Biga Ranx :Oui, moi aussi je fais partis de la team «Teenager Engineering» et justement ils apportent une nouvelle vision de la musique qui me plait trop. Je fais d’ailleurs toutes mes musiques avec leur OP-1.
J’ai l’impression que tu as des bases un peu similaires au style Punk/Hardcore, qu’en penses-tu ?
Biga Ranx : Oui totalement et j’ai limite plus de respect pour l’approche que les punks ont de la musique que le milieu « reggae ». Je les trouve plus vrai, plus franc : malgré tout ce que l’on peut croire sur le reggae et que c’est une musique qui apporte des messages. Quand t’es un peu dans le milieu tu te rends compte que les gens ne sont pas forcément très sincères et ce qu’ils disent ne correspond pas forcément à ce qu’ils sont et font au quotidien. J’aurais donc plus d’affinités pour des gens qui évolueraient dans le punk [rires].
Pour toi, à quel moment l’inspiration vient elle le plus facilement ?
Biga Ranx : Ça vient un peu comme ça… J’ai un dernier morceau qui s’appelle « liquid sunshine », l’inspiration m’est venue quand j’étais en Jamaïque, je me baignais dans l’océan et il pleuvait. Le phénomène s’appelle liquid sunshine, je me suis donc dis que j’allais faire un morceau dessus. C’est vraiment des petits trucs de la vie de tous les jours. Je ne me prends pas trop la tête à me dire que je vais expliquer le monde ou expliquer la vie. Par exemple j’ai un morceau qui s’appelle « bialetti » comme les cafetières italiennes, c’est des trucs tout bêtes !
Tu avais cité, il y a quelques temps, « soyez vous-même », c’est donc important pour toi d’être toi-même et de rester dans quelque chose qui te correspond ?
Biga Ranx : Absolument, j’ai commencé dans un style très reggae jamaïquain. J’ai été guidé par l’amour et cela m’a fait évoluer. Je fais ce qui me plait, peu importe la manière dont les gens réagissent. Avant je faisais beaucoup de flow et les producteurs me demandaient de continuer dans le même style car cela plaisait aux gens. J’ai préféré changer pour faire quelque chose de plus aérien car c’est ce qui me correspond. Après il y a une différence entre ce que je vais être amené à faire en studio, plus « cloud » et sur scène, un peu plus massif. Il y a beaucoup de gens qui accrochent et d’autres qui connaissaient quelque chose de différent et se demandent pourquoi j’ai pris ce virage.
Propos recueillis par Antoine Corbeaux