L’heure est au bilan de cette 10ème édition du MaMA Festival, et on peut dire qu’il a plus que jamais tenu ses promesses… Une présence massive de toute la filière musicale avec plus de 6300 professionnels et un public toujours plus nombreux et curieux ! Cette édition confirme ainsi pour MaMA son statut d’événement international majeur dans le domaine des rencontres professionnelles et sa place de choix parmi les festivals défricheurs ! En effet, le MaMA, c’est le rendez vous incontournable pour les passionnés de musique qui veulent découvrir des talents de la scène émergente internationale. Pour cette édition, le maitre mot fut « éclectisme ». Avec 175 artistes internationaux programmés dans 16 salles et lieux atypique du 9e et du 18e on avait l’embarras du choix avec une large palettes de genres musicaux et de nationalités différentes.
Chez Indie Label on a eu la chance d’être de la fête le jeudi 17 octobre. On vous raconte. Après avoir récupéré nos accred à l’Elysée Montmartre, on déambule dans le Pigalle festif du jeudi soir, direction le Carmen, pour assister au concert de Lola Marsh. On apprécie d’abord de se sentir libre de marcher dans les rues de Paris sans être cantonné dans un lieu encadré par le festival comme c’est le cas pour d’autres événements. On arrive peu avant le concert et on peut déjà profiter du cadre splendide. Pour ceux qui ne connaissent pas il s’agit d’un hôtel particulier construit en 1875 dans le style rococo. On dit que c’est dans ce lieu classé monument historique que Georges Bizet aurait composé son célèbre opéra. Plafonds immenses aux fresques moulées, colonnades sculptées, lustres en cristal scintillants, miroirs gigantesques sont là pour rappeler le faste de l’époque. Cet endroit a un passé moins glorieux de luxueuse maison close. Un lieu où raffinement et sensualité se mêlent donc, ce qui se prête parfaitement à la musique du groupe qu’on attend. D’ailleurs durant le concert, Yael Shoshana Cohen (la chanteuse de Lola Marsh) ne manquera de rappeler en anglais qu’elle rêvait de se produire dans de tels endroits. Tout juste le temps de se commander une bière et d’observer un peu le public composé de nombreuses personnes accréditées et d’un public de trentenaires, quadragénaires venus profiter seuls ou en petits groupes de la musique. On l’a compris très vite, pas de pogos, pas de groupes de fêtards avec des camelbaks chargés d’alcool, on prend conscience qu’on est dans un festival pour adultes mélomanes avides de découvertes. Les lumières s’allument, la scène surplombe légèrement le salon du Carmen mais toute notre petite assemblée est proche des artistes, qui peuvent presque échanger des regards avec chacun d’entre nous. On vit donc un moment très privilégié, presque un showcase privé. Musique! On passe vraiment un super moment, en découvrant l’univers du groupe Indie Pop de Tel Aviv : la voix râpeuse et suave de la chanteuse, la complicité et l’entrain du groupe dansant, sifflant, tapant des mains sur de belles mélodies pop folk. Autre anecdote notable, Yael Shoshana nous confie qu’elle a composé un titre en pensant aux « parisian girls » juste avant de l’interpréter, on sent une émotion toute particulière chez elle.
Fin du concert, juste le temps de profiter de l’heure dont on dispose pour tester une bonne pizzeria du quartier : Pizzou (c’est aussi l’avantage d’un festival où on a la liberté de manger où on le souhaite), on se dirige ensuite vers le Magnum Club. Autre ambiance, un club en sous sol moderne et sombre. Là encore le lieu s’accorde avec l’artiste : Yugen Blakrok et son flow old school posé sur des instru sombres et lourdes. On attend avec impatience la emcee sud-africaine car il s’agit certainement d’une des têtes d’affiches de ce festival. De notre côté on l’a découverte en 2018 sur la bande originale du film Black Panther et on a adoré son Colors Show posté il y a 5 mois. On n’a pas été déçus! En live on retrouve le même flow et les mêmes punchlines incisives qu’en studio, même si on regrette que les instru aient été moins élaborées à cause de problèmes d’acoustiques de la salle certainement. Yugen a fait le show, descendant de la scène pour venir chanter au milieu de la foule.
Ce n’était qu’un avant goût de ce bel événément car comme on l’a dit en participant au Festival MaMA vous pouvez découvrir non pas deux artistes sur une soirée mais 150 artistes sur 3 jours. Notre passage fut bref, certes mais c’était une super soirée durant laquelle on a pu découvrir deux beaux univers très différents grâces aux artistes et au choix des lieux savamment étudié on l’imagine par l’équipe organisatrice du festival. On reviendra l’année prochaine sans hésiter et on vous recommande fortement ce bel événement parisien.
By Sebastien Magne
Credits Photos @ Gaelle Evellin